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Les 2 "moi"du cerveau : une lutte permanente pour le leadership

Dernière mise à jour : 8 juin 2021



La plupart d'entre nous croyons que nous avons un seul « moi » complexe, que nous maitrisons plus ou moins. Or, les sciences cognitives nous montrent désormais que nous avons deux « moi » différents, gérés par deux processus distincts au sein de notre cerveau. L’un est conscient et rationnel, l’autre inconscient et impulsif.


Les leaders et les personnalités charismatiques ont cette capacité à mettre en harmonie leurs deux « moi ». Ils sont plus responsables, empathiques et créateurs. Les prises de conscience de ces mécanismes en séance de coaching permettent de développer le leadership et le sens communicationnel.


Dans un article de Harvard Business Review, Tony Schwartz et Emeily Pines analysent que notre cerveau gère en permanence deux « moi » : l’un est conscient, rationnel, raisonné. L’autre est inconscient, impulsif, émotif. Le premier est opéré par le cortex préfrontal, l’autre par l’amygdale.

C’est notre capacité à concilier ces deux zones de notre cerveau qui fait de vous une personne charismatique et alignée.

Nous sommes en lutte permanente avec ces deux parties de notre cerveau, et le plus souvent, cette lutte s’opère en dehors de notre conscience. Le premier moi, le plus conscient géré au niveau de votre cortex pré-frontal par votre système nerveux parasympathique, est raisonnable, discipliné. C’est celui qui vous pousse à prendre des décisions rationnelles, à vous organiser comme il faut, à travailler régulièrement de manière disciplinée sur un dossier, à obéir à la loi et aux ordres de vos supérieurs hiérarchiques. C’est le « moi » politiquement correct, celui que vous aimez présenter aux autres. Ce moi idéal est votre apparence et donc il se veut « parfait ». Calme, mesuré, rationnel et capable de faire des choix délibérés.


Le deuxième moi n’est pas aussi parfait. Il est géré au niveau de votre amygdale et opéré par votre système nerveux sympathique. En cas de danger, c’est ce moi qui prend le relais. Il est réactif, impulsif, ce deuxième moi fonctionne largement en dehors de votre contrôle. C’est le moi des émotions.


En coaching, j'accompagne des personnes qui visent à "contrôler leurs émotions", "développer leur charisme ou leur leadership", "apprendre à mieux communiquer", autrement dit : apprendre à ne pas laisser leur 2e moi prendre le pas sur le premier !


Ce deuxième moi est malgré tout très utile en cas de danger, il vous permet de fuir, de vous mettre en colère, de vous mettre en état de survie. Mais dans le cas d’une communication au travail ou au sein du couple, où est le danger de mort ? Ce 2e moi devient plus un handicap qui vient fausser la communication entre les personnes.


C’est aussi ce 2e moi qui va vous amener aux pires comportements, dont vous pourrez avoir honte par la suite. Exemple : vous avez fait une erreur et vous le savez. Au lieu d’accepter la situation et d’exprimer un pardon à la personne à qui vous avez causé du tord, votre cerveau se met en mode défensif et va chercher habilement les arguments pour justifier vos pires comportements. Jonathan Haidt parle de l’«avocat intérieur», celui qui nous défend systématiquement et souhaite vous donner raison coute que coute.


Ce 2e moi commandé par l’égo veut avoir raison, c’est si important pour lui, pour sauver la face ! C’est un mécanisme de défense face à une attaque, par exemple la critique d’un patron ou le reproche d’un conjoint.

Votre avocat intérieur est le boss pour détourner, dissimuler, nier, contrer les critiques ou blâmer les autres pour vos faux pas et vos manquements. Toute cette agitation intérieure vous demande une énergie folle et vous finissez souvent épuisés, et déprimés. Cette pure perte d’énergie n’est pas créatrice de valeur et vous affaiblit au lieu de vous grandir et vous faire avancer. C’est ainsi qu’on se retrouve à gérer des tensions et des conflits au sein d’une équipe ou d’un couple. Pure perte de valeur et d’énergie, qui nous laisse moins de temps pour créer de la valeur utile à nos yeux et porteuse de sens.


La solution pour éviter cette perte d’énergie ? Elle passe par une acceptation et une prise de conscience de ce fonctionnement neuronal des deux moi.

Plutôt que perdre du temps et de l’énergie à vous défendre et à contre-attaquer, et si vous acceptiez votre vulnérabilité ? Et si vous utilisiez votre énergie pour être créateur de valeur dans votre vie professionnelle et personnelle. Le simple fait d’observer vos deux moi en temps réel permet une prise de conscience.


Vous ne pouvez pas changer ce que vous ne remarquez pas, mais le remarquer peut être un outil puissant pour passer d’un mode défensif à un mode créateur de valeur et de sens.

Le coach professionnel vous aide à déclencher ces prises de conscience et à déconstruire des schémas de pensées bien ancrés en vous, pour tendre vers une communication authentique, celle des vrais leaders.


En prendre conscience, c’est déjà y mettre fin.

La prochaine fois que vous vous trouvez dans une situation tendue avec quelqu’un, commencez par vous observer : que ressentez-vous ?

Donnez un nom à l’émotion ressentie : colère, tristesse, frustration, impatience ou peur.

Puis demandez à votre 2e moi de se mettre en retrait. Cette prise de distance vous permettra de faire ensuite un choix délibéré et conscient plutôt que de réagir à chaud à une attaque ou une critique.


Un travail de coaching passe toujours par l’observation des émotions ressenties, au niveau du mental mais plus profondément au niveau du corps. La colère peut se traduire par un violent mal de tête ou une boule au ventre. Les identifier et les reconnaitre suffisent souvent à les dépasser.


C’est la magie des prises de conscience vécues dans les séances de coaching, phénomène gratifiant pour les deux, le coach et son client. Il ne s’agit pas de thérapie, puisqu’on ne s’attache pas à comprendre les origines de ces ressentis et ces comportements, mais à les changer dans le présent et pour l'avenir.


Là où le thérapeute fait un travail formidable pour chercher dans votre histoire pour comprendre, le coach va vous aider à identifier votre mode de fonctionnement dans l’instant présent, pour vous aider à trouver des solutions pour l’avenir.

En coaching, nous sommes ancrés dans le présent et l’avenir. Rien d’autre ne compte. Nous n’avons pas besoin de tout comprendre. En revanche, nous pouvons agir et changer profondément nos comportements. La maitrise des émotions dans le cadre d’une communication interpersonnelle est un bon exemple de mise en application.


Pour finir, prenez l’habitude de vous poser deux questions clés dans les moments difficiles: "Qu'est-ce qui pourrait être vrai ici?" et "Quelle est ma responsabilité à cet égard?". Vous déjouerez la mauvaise foi de votre avocat intérieur. En remettant régulièrement en question vos conclusions, vous compensez votre tendance à rechercher des preuves qui viennent vous donner raison.


En recherchant toujours votre propre responsabilité, vous résisterez à l'instinct de blâmer les autres et de jouer la victime. Tels des funambules, les leaders et les bons managers réussissent habilement ce travail d’équilibriste entre leurs deux moi. A l’opposé des leaders autoritaires, ces leaders charismatiques ont le courage et l'humilité d’accepter leurs erreurs et de se montrer vulnérables, puis de réagir à la situation en trouvant des solutions. Ils ne s’épuisent pas en dilapidant leur énergie dans le faux self, le mensonge ou l’agressivité, mais gardent au contraire leur énergie pour créer de la valeur et sortir grandis en dépassant les obstacles. Un beau travail d'équilibriste !



Merci d'avoir partagé ce temps de lecture avec moi.




Séverine Ghys

Executive Coach - certifiée RNCP niveau 7. Accompagnement individuel et collectif. Particuliers et entreprises. Communication, leadership, gestion du stress, confiance en soi, transition professionnelle et de vie et développement des potentiels et hauts potentiels HPI.

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